L’éclat du verre dans l’espace public

 

C’est dans l’espace public que le verre révèle pleinement son potentiel expressif. Par ses qualités optiques, sa finesse des détails et la richesse de ses textures lumineuses, le verre devient un médium qui capte le regard et crée un dialogue subtil entre l’œuvre et son environnement.

 

Chaque œuvre naît d’un ancrage dans le territoire et d’une lecture attentive du lieu : je puise dans les éléments naturels, les formes organiques, la lumière ambiante et les récits propres à chaque site. Mon objectif est de faire émerger une présence artistique à la fois accessible et évocatrice. Ce qui distingue mon travail, c’est cette volonté constante d’équilibrer maîtrise technique et sensibilité formelle, robustesse structurelle et légèreté visuelle. Mes œuvres deviennent ainsi des points de contact entre les citoyens, leur environnement et la matière. Elles possèdent aussi une forte présence nocturne, différente mais tout aussi éloquente : éclairé à la tombée du jour, le verre déploie sa luminosité propre, métamorphosant l’œuvre et révélant des dimensions inattendues, riches en nuances et en textures.

 

J’ai développé au fil des années une expertise technique dans le moulage et la pâte de verre, le verre soufflé, ainsi que dans l’assemblage du verre et de l’acier. Je travaille principalement selon la technique de la cire perdue : toutes mes sculptures sont d’abord façonnées en cire, avant d’être moulées, puis transformées en verre par un long processus de cuisson. Cette méthode me permet une grande liberté de forme, un haut degré de détail, et une diversité chromatique importante — les verres que j’utilise peuvent varier de teintes sombres et profondes à des couleurs éclatantes, selon l’effet recherché. L’alliance du verre et de l’acier me permet de répondre aux exigences de sécurité, de durabilité et de résistance aux intempéries. Elle rend possible la création d’œuvres de grand format qui conservent l’expressivité propre au verre : sa translucidité, ses textures et ses jeux lumineux.

 

Mon parcours en art public comprend plusieurs œuvres installées dans différentes villes, dont trois à Lavaltrie : Le Canot de la Chasse-galerie, inspiré d’une légende régionale; Via Solaris, un hommage solaire à la lumière et au mouvement; et La feuille qui cache la forêt, installée à l’entrée du boisé du Chemin du Roy, évoquant la relation entre nature et perception. À Terrebonne, une sculpture située devant l’hôpital LeGardeur représente les quatre saisons et le cycle de la vie, en résonance avec le lieu et sa vocation humaine. À Lanoraie, Le Phare, installé en bordure du fleuve, agit comme un repère artistique et symbolique pour la communauté. Une autre œuvre verra le jour prochainement dans le cadre d’un projet architectural du programme du 1 % au Québec.

 

À travers chacune de mes interventions, je cherche à inscrire le verre dans une présence active auprès des lieux et les gens qui les habitent, en affirmant sa capacité à transformer l’espace, à susciter l’émotion, éveiller la curiosité et offrir un instant de contemplation dans le rythme du quotidien. Ce faisant, chaque œuvre participe à faire rayonner le verre comme un médium d’expression contemporain, pleinement ancré dans notre environnement collectif.